L’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté, le 28 octobre, une loi entérinant la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), en place depuis plus de vingt ans. La décision a été annoncée par le ministre de l’Administration territoriale, Emile Zerbo, à l’issue du vote.
Créée en 1998 et opérationnelle depuis 2001, la Céni était chargée de l’organisation des scrutins depuis le retour au multipartisme en 1991. Composée de 15 commissaires issus des partis politiques et de la société civile, elle se présentait comme une institution indépendante. Désormais, l’organisation des élections sera confiée directement au ministère de l’Administration territoriale.
Selon le ministre, cette réforme s’inscrit dans une volonté de « refonder l’État » et de rationaliser les institutions, tout en réduisant les dépenses publiques. Il a également évoqué la nécessité de limiter les « influences étrangères » sur le processus électoral.
Cette décision intervient dans un contexte de transition politique prolongée. Après un premier coup d’État en janvier 2022, la transition devait initialement s’achever en juillet 2024 avec la tenue d’élections. Cependant, les autorités ont étendu la durée de la transition de cinq ans, dans un pays confronté depuis près d’une décennie à des violences jihadistes ayant causé des milliers de morts.
La charte de la transition prévoit que le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, pourra se présenter aux futures élections présidentielles, législatives et municipales, prévues à l’issue de cette période de cinq ans.
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