Alors que Madagascar traverse une nouvelle crise politique, le président Andry Rajoelina a pris la parole, lundi 13 octobre 2025, pour affirmer qu’il ne démissionnerait pas et a appelé au « respect de la Constitution ». Cette déclaration, diffusée en direct sur les réseaux sociaux depuis un lieu tenu secret, intervient après une série d’événements marqués par la confusion et la tension dans le pays.

Élu en 2018, puis réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, Andry Rajoelina n’a pas pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM. Selon plusieurs sources, un groupe de soldats armés aurait investi le siège de la chaîne, empêchant la diffusion du message présidentiel.

D’après Radio France Internationale (RFI), le chef de l’État aurait quitté le pays dimanche à bord d’un avion militaire français pour La Réunion, avant de poursuivre son voyage vers une autre destination, accompagné de sa famille. Depuis l’Égypte, le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi sa « grande préoccupation » pour la situation à Madagascar, tout en refusant de confirmer le départ de son homologue malgache.

Lors de son allocution en ligne, Andry Rajoelina a indiqué se trouver dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans préciser sa localisation. Cette incertitude alimente la confusion à Antananarivo, où des milliers de manifestants se sont rassemblés lundi dans les rues pour réclamer sa démission, rejoints par plusieurs militaires.

Par ailleurs, un décret présidentiel publié le même jour a accordé des remises de peine à plusieurs détenus, dont le Franco-Malgache Paul Maillot Rafanoharana, condamné en 2021 pour tentative de coup d’État. Ce dernier avait été au centre de tensions diplomatiques entre Madagascar et la France.

Alors que la situation reste instable, la population malgache, confrontée à une crise économique et sociale persistante, attend désormais des clarifications sur la position et les intentions réelles du président Rajoelina.