
Les Camerounais se sont rendus aux urnes ce dimanche 12 octobre 2025 pour élire leur prochain président de la République. Près de huit millions d’électeurs étaient appelés à choisir parmi douze candidats, dont le président sortant Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis quarante-trois ans, et candidat à un huitième mandat de sept ans.
Même si aucun chiffre officiel n’a encore été publié, plusieurs observateurs ont relevé une affluence notable dans de nombreux bureaux de vote à travers le pays. Dans certaines localités, des électeurs patientaient encore quelques minutes avant la fermeture des bureaux, signe d’une mobilisation jugée exceptionnelle.
Le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme et la sérénité, malgré quelques échauffourées signalées dans l’après-midi à Garoua, dans la région du Nord, entre le candidat Issa Tchiroma Bakary et les forces de l’ordre.
Cette participation élevée est interprétée par certains analystes comme le signe d’un « sursaut collectif » au sein de la population, longtemps accusée de résignation face à la longévité du pouvoir de Paul Biya. Pour une opposition galvanisée malgré ses divisions et ses faiblesses structurelles, cette mobilisation pourrait traduire une volonté de changement et un espoir de tourner la page d’un régime installé depuis plus de quatre décennies.
Alors qu’à Madagascar et au Maroc, la jeunesse manifeste son ras-le-bol dans la rue, les Camerounais ont peut-être choisi les urnes comme moyen d’expression. Si beaucoup jugent improbable une alternance au vu de la solidité du système politico-administratif en place, plusieurs signaux récents nourrissent néanmoins l’idée qu’un vent d’espoir souffle sur le pays.
En attendant la proclamation des résultats officiels, le climat reste à la fois empreint d’attente, de prudence et d’une vigilance accrue de la société civile, qui entend veiller à la transparence du processus électoral.
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